Le gouverneur Ron DeSantis a signé le projet de loi 1021, qui traite de l’équilibre des pouvoirs entre les résidents et les investisseurs dans les complexes de condo-hôtels. Cette nouvelle loi, qui entrera en vigueur le 1er juillet, vise à lutter contre la fraude et la mauvaise gestion au sein des associations de copropriétaires. Une addition de dernière minute au projet de loi accorde aux propriétaires de lots commerciaux, qui gèrent des équipements tels que spas, restaurants, piscines et autres espaces communs, une autorité accrue sur l’entretien et la capacité de lever des cotisations auprès des propriétaires de condos.
Cette législation solidifie le contrôle des propriétaires de lots commerciaux, l’intégrant dans la loi d’État sur les condos. Ce changement a suscité la controverse, notamment parmi les propriétaires de condos dans des lieux comme le Carillon Miami Wellness Resort. Ces résidents soutiennent que la structure de pouvoir actuelle permet aux propriétaires de lots commerciaux de gérer le complexe comme une « dictature » et qu’un tel arrangement est illégal en vertu de la loi d’État sur les condos. L’avocat Stevan Pardo, représentant les propriétaires de condos du Carillon, affirme que la nouvelle loi porte atteinte aux droits des consommateurs et protège les développeurs qui ont agi illégalement.
De leur côté, les propriétaires de lots commerciaux soutiennent que leur contrôle est nécessaire pour maintenir les normes élevées des marques associées à ces propriétés, qui comprennent des noms prestigieux tels que St. Regis, Ritz-Carlton et Four Seasons. Ils affirment que les résidents et les propriétaires de lots commerciaux contribuent à l’entretien des équipements et des espaces communs.
Les batailles juridiques passées ont montré que les propriétaires de lots commerciaux transfèrent parfois les dépenses hôtelières aux résidents sous prétexte d’évaluations des installations partagées. Dans certains cas, les propriétaires de condos ont un accès limité aux registres financiers. Cependant, Mark Grant, consultant défendant les propriétaires de lots commerciaux, insiste sur le fait que les résidents ont pleinement le droit d’auditer les livres et les registres.
La nouvelle loi est rétroactive mais ne s’applique pas aux droits ou intérêts invalidés avant le 1er octobre de cette année. Cela signifie que si les droits d’un propriétaire de lot commercial ont été révoqués par une ordonnance judiciaire finale, la loi ne les rétablira pas. L’impact de cette loi sur les affaires en cours, comme celle du Carillon, reste à voir. Z Capital, le propriétaire du lot commercial, et l’association des copropriétaires font appel de certaines parties des ordonnances du tribunal de première instance, et Z Capital pourrait invoquer la nouvelle loi dans son appel.
L’année dernière, des juges ont rendu des décisions mitigées dans l’affaire Carillon, en partie en faveur des propriétaires de condos, mais rejetant leur tentative d’acheter certains équipements. L’interprétation de la nouvelle loi par la cour d’appel pourrait influencer de manière significative l’issue de tels différends.